Nos inquiétudes le mois dernier sur les possibles épisodes de gelée de printemps se sont révélées fondées…
Découvrons ensemble ses conséquences sur l’évolution de la vigne, ainsi que les travaux en cours.
Les matinées du mois de mars ont été négatives sur tous les secteurs, de -1°C à -4°C en fin de semaine dernière et cette semaine. Les bourgeons dormants peuvent résister à des températures jusqu’à -8°C, mais lorsqu’ils commencent à se développer, leur résistance au froid diminue pour atteindre 0 à -1°C quand les feuilles sont sorties.
Actuellement, le stade des bourgeons se situe entre « bourgeon dormant » et « bourgeon dans le coton » pour le gamay, et entre « bourgeon dans le coton » et « sortie de feuilles » pour le chardonnay. Les dégâts éventuels du gel seront visibles dans quelques semaines.
Sur cette photo est visible un phénomène particulier appelé l’acrotonie : le bourgeon les plus éloigné du cep est toujours plus précoce. Cela est dû au flux de sève et à la sécrétion d’hormone par ce bourgeon, qui inhibe les autres. Le pliage des baguettes permet de limiter le flux de sève vers l’extrémité et favoriser le développement des autres bourgeons.
Les travaux dans les vignes se terminent, les baguettes ayant été taillées sont pliées autour d’un fil de fer. Cette période est également celle des travaux du sol, par exemple le grattage des bandes entre les rangs de vigne.
Les vignerons ayant semé des couverts végétaux en automne peuvent actuellement apprécier leur développement. Ces couverts herbacés qui seront broyés permettent de fertiliser les vignes, et d’avoir de la biodiversité au printemps grâce aux fleurs, et à la hauteur de l’herbe (des lièvres peuvent y donner naissance par exemple si le couvert est haut !)
Par Inès BERTRAND – Technicienne viti-vinicole chez Agamy